Logement énergivore – l’impact des DPE mal classés

Les logements énergivores sont au cœur des débats sur la transition énergétique. Avec la mise en place de nouvelles réglementations et l’attention croissante des acheteurs et investisseurs à la performance énergétique des biens, un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) mal classé peut peser lourdement sur la valeur d’un logement.
Mais qu’entend-on exactement par “logement énergivore” ? Quelles sont les conséquences concrètes des étiquettes DPE F et DPE G sur le marché ?
Qu’est-ce qu’un logement énergivore ?
Un logement énergivore, également appelé passoire thermique, est une habitation qui consomme plus d’énergie que nécessaire. Il se caractérise souvent par une mauvaise isolation, ou un système de chauffage obsolète, qui favorise le gaspillage de chauffage et d’énergie.
En hiver, ces logements laissent entrer le froid, et en été, ils laissent la fraîcheur s’échapper facilement, on parle alors de bouilloires énergétiques. Ces conditions créent un inconfort, et des répercussions possibles sur la santé, le bien-être et même la situation sociale des ménages.
En France, le diagnostic de performance énergétique (DPE), évalue cette consommation d’énergie selon une échelle allant de A à G :
- A : excellente performance, logement très économe en énergie
- E : performance moyenne
- F et G : logements considérés comme “passoires énergétiques” ou logements énergivores
A savoir : Au 1er janvier 2024, le Ministère de la Transition écologique estimait à 4,2 millions le nombre de logements énergivores (classés F et G au DPE), soit 13,9 % des résidences principales en France.
Les enjeux autour des logements énergivores
Les logements énergivores, au-delà de leur impact économique pour les propriétaires et occupants, soulèvent de véritables enjeux sociaux et environnementaux.
En 2017, le secteur résidentiel représentait environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Les logements classés DPE F et G participent massivement à ce constat. (source : notre environnement.gouv.fr)
Rénover ce parc immobilier est donc un levier social et environnemental majeur pour réduire la consommation énergétique globale, améliorer la qualité de vie des ménages et contribuer aux objectifs de neutralité carbone.
A savoir : Le chauffage constitue en moyenne 66 % de la consommation énergétique d’un foyer. Dans un logement mal isolé, cette proportion peut être encore plus élevée, sans pour autant offrir un confort thermique satisfaisant. Source ADEME
Logement énergivore interdit à la location (DPE F et G)
Pour accélérer cette transition, plusieurs lois ont été votées, imposant progressivement des contraintes aux propriétaires.
La loi Climat et Résilience
Promulguée en 2021, elle prévoit un calendrier d’interdiction progressive à la location des logements les plus énergivores :
- depuis le 1er janvier 2025 : les logements étiquetés G
- à partir du 1er janvier 2028 : extension aux logements étiquetés F
- à partir du 1er janvier 2034 : les logements classés E seront également concernés
La loi Airbnb
Les meublés de tourisme étaient jusqu’à présent exemptés de l’interdiction de location des passoires thermiques de la loi Climat. Mais depuis le 21 novembre 2024, les nouveaux meublés de tourisme situés en zone étendue doivent disposer d’un DPE d’au moins classe F.
À partir du 1er janvier 2034, tous les meublés de tourisme, nouveaux ou existants, devront présenter un DPE classé de A à D sur l’ensemble du territoire français.
Gel des loyers
Depuis 2022, les propriétaires de logements classés F ou G ne peuvent plus augmenter le loyer lors d’une nouvelle location ou du renouvellement d’un bail, sauf après travaux de rénovation énergétique.
👉 L’objectif : éviter que ces biens, inadaptés à l’habitation longue durée, ne se retrouvent massivement sur les plateformes de location saisonnière.
L’audit énergétique, un outil stratégique
Entreprendre une rénovation énergétique c’est permettre d’améliorer la performance du logement et d’obtenir un meilleur DPE. Mais par où commencer ? La réponse est simple : l’audit énergétique.
Cet outil ne se limite pas à une obligation réglementaire pour certaines ventes ; il devient un véritable guide stratégique pour la rénovation. Il permet de :
- Identifier les travaux prioritaires pour maximiser l’efficacité énergétique et le confort thermique.
- Obtenir une estimation chiffrée et réaliste des interventions nécessaires.
- Accéder à des aides financières dédiées, comme le forfait MaPrimeRénov’ “Rénovation globale”, ou à des dispositifs de financement avantageux tels que l’éco-prêt à taux zéro.
L’audit énergétique devient donc le premier pas incontournable pour sortir votre logement énergivore de la catégorie “passoire énergétique” et préparer sa mise sur le marché dans les meilleures conditions.